Interview de Laurent Simonet

Durant 10 soirs du mois d'aout, la centaine de figurants de l'association Foix Terre d'Histoire a pu faire rêver les touristes et leur faire découvrir l'histoire ariègeoise au travers du spectacle " Sur les Chemins de l'Histoire". Rencontre avec Laurent Simonet, Président de l'association.

Mairie : Bonjour Laurent Simonet, Vous êtes le président de l’association Foix Terre d’Histoire, organisatrice du spectacle « Sur les Chemins de l’Histoire », quels sont les premiers retours sur le spectacle ?

Laurent Simonet : Les premiers retours sont d'abord humains car, il y a eu une très bonne ambiance et une envie de la part des figurants et des bénévoles de faire quelque chose de toujours plus beau avec toujours plus d’énergie. Cette année, ils ont eu à nouveau goût de faire partager leurs bonheurs, ils ont pris du plaisir sur scène, et pour eux c’était une très bonne année à ce niveau là. Au niveau humain c’est à dire relationnel, avant, pendant et après le spectacle. Ils ont vraiment éprouvé beaucoup de joie à faire le spectacle et ils ont aussi beaucoup aimé le spectacle. C'est ça la réussite sur scène et le secret pour plaire au public. Les figurants ont aimé et ont partagé avec le public, je suis vraiment fier d’eux ! Même quand cela n’était pas évident, ils étaient à fond, jonglant entre plaisir et partage !

Mairie : Au niveau du nombre de bénévoles, au niveau du recrutement, comment cela se passe t’il ?

Laurent Simonet : Au départ nous avons eu un peu peur cette année, nous pensions que le local au centre de Foix allait nous amener beaucoup plus de bénévoles. Il nous a amené énormément de nouveaux certes, mais beaucoup d’anciens sont également partis ; peut être par lassitude des anciens spectacles et autres. Les nouveaux n’ont pas compensé les anciens en nombre, c’est vrai que nous comptions beaucoup sur un renouveau par rapport à cela. Vu l’ambiance, la dynamique et la bonne humeur qu’il y eu cette année, je pense que se sera un bon déclic pour l’association. Cela va être la meilleure publicité. Les nouveaux ont éprouvé beaucoup de plaisir et les anciens ont retrouvé ce plaisir de faire le spectacle ; du coup je pense qu’il y aura une dynamique là dessus et que nous aurons encore plus de bénévoles l’an prochain.

Pour l’année prochaine, suivant les projets qui seront retenus de l’appel d’offres que nous avons lancé, nous allons tisser des partenariats avec le Fajip, les Francas, … pour rajouter des bénévoles au niveau de la figuration.

Mairie : Comment est ce que l’association fait depuis plus de 30 ans pour proposer un spectacle toujours aussi riche et intense ?

Laurent Simonet : Je ne suis pas là depuis 30 ans, je pourrais pas vous dire… Mais je pense que c’est le partage qui fait cela. Tous ceux qui sont passés par l’association que se soit les figurants, les bénévoles, ou même au niveau des membres de l’administration ; leur volonté a toujours été de proposer quelque chose de nouveau au public tout en essayant de garder le plaisir pour les figurants. On n’a jamais forcé les figurants à faire quelque chose, c'est la philosophie de l’association. Il faut trouver le juste équilibre pour proposer un spectacle de qualité historique tout en mélangeant un peu de burlesque, je pense que cette année, c’est ce qui a fait le charme du spectacle. Il y avait une partie pure et dure dans la ligne de conduite historique et une partie plus humoristique. On n’a pris des parties historiques qui pouvaient prêter à sourire si on les mettait en scène, comme la Guerre des Demoiselles ou les Hipies ou un petit peu les années folles. Des années auparavant il y avait un petit plus d’humour et moins d’historique, les gens s’y perdaient un peu, ensuite trop d’historiques et pas assez d’humour les gens s’ennuyaient par manque de rythme. Cette année nous avons trouvé le juste équilibre.

Le fait qu’il y ait plus d’équilibre entre les projections sur le château et la scène a joué. Dans les premières présentations des spectacles avec Sébastien Salvagnac, il y avait une part belle pour les projections sur le Château. Pour les gens c’était nouveau, donc il y avait trop de choses à regarder pour le public peut être. Il y avait peu être un petit peu trop de nouveauté. Même pour les figurants, ils étaient fiers de participer à un spectacle avec une projection de cette qualité sur le château mais ils se sont sentit peut être un petit peu évincé de leur représentation. Depuis chaque année nous tentons de recentrer le spectacle sur la scène tout en gardant une qualité pour le château.  C’est ce travail qui depuis 5 ans fait que nous avons trouvé un équilibre avec Sébastien et Damien Fontaine. On n’a vraiment réussi à mettre le château en valeur au moment ou la château pouvait être regardé. Au niveau des scènes moins d’images pour accompagner le spectateur à regarder le plateau. Il n’y a pas eu de jeu de tennis entre le château et la scène, c’était plus agréable pour les spectateurs et nous on le ressentait car les spectateurs étaient très réactif.

Mairie : Et la météo ?

Laurent Simonet : (rire) Ah oui la météo… La première semaine, on pensait que c’était bien parti, et après cela n’a pas été forcément une réussite.. Le problème vient je pense des nouvelles technologies ; on s’en sert pour communiquer sur le spectacle mais le revers vient aussi de la. Comme on n’a des gens qui viennent pas forcement de Foix ou des alentours proches, la première chose qu’ils font, ils regardent leurs téléphones, internet et quand la météo annonce de la pluie toute la soirée et qu’il ne pleut pas ce soir la, on se retrouve avec 200-300 personnes parce que les gens ne viennent pas… C’est pour nous une catastrophe à ce niveau la. Après on pourra rien y faire ? Il y a quelques années, il y avait plus de monde malgré la pluie car ils venaient quoi qu’il arrive donc ils faisaient 50 kilomètres et ne repartaient pas, ils avaient pris leurs billets. Maintenant le public ne prend plus de risque ; si il y un risque de pluie, ils ne prennent pas de risque et ne viennent pas. Ils sont connectés et réactif, c’est à double tranchant pour nous.

Mairie : Votre association fait régulièrement des journées extérieures comme les années folles l’an dernier ou les marchés médiévaux, il y a quelques années. Est ce qu’il y a des projets de revenir sur ces concepts ?

Laurent Simonet : L’année dernière les années folles étaient vraiment une réussite tout comme l’Ombre du Château cette année. Ce n’était pas forcément un pari gagné. Il fallait soit faire du médiéval et faire mieux que les autres comme il y a quelques années ou soit faire autre chose et être innovant pour attirer le monde. Les années folles étaient un clin d’œil au quartier de Foix  « Le Petit Paris ». Ce fut une journée festive et artistique, un pari réussi que nous n’avons pas pu refaire cette année compte tenu des travaux, du déménagement, … Il y a avait beaucoup trop d’inconnu pour monter un projet cette année.
C’est une volonté de notre part pour recommencer l’année prochaine.

Cette année nous allons commencer à promouvoir le spectacle beaucoup plus tôt pour faire parler de l’association, du spectacle et de nos activités.

Mairie : Foix Terre d’Histoire a cofinancé cette année le spectacle Vassilissa, est ce qu’il y aura d’autres projets à l’avenir de ce type ?

Laurent Simonet : On espère, au départ quand Joëlle est venue nous voir, on se demandait pourquoi nous. L’association commençait tout  juste à s’ouvrir aux autres. Depuis quelques années, nous essayons d'aller dans ce sens. Le partenariat s’est très bien passé, c’était une belle expérience. Cela nous a apporté beaucoup, Foix Terre d’Histoire a aujourd’hui un autre regard sur les autres associations.
Pour moi c’est important que nous nous ouvrions et que nous soyons solidaire des autres associations. Dans les prochaines années, nous allons essayer d’impliquer d’autres associations dans le spectacle. C’est déjà le cas avec les Spyros, les Lames d’Ariège, …
L’origine de l’association est la mutualisation et je pense qu’il faut qu’on soit les dignes héritiers de cela. La mutualisation et les associations pour un projet commun sont à chaque fois un succès.
L’intérêt d’avoir cette mutualisation et ce dialogue permet d’aider aussi d’autres associations pour leurs projets.

Nous essayons aussi d’exporter l’association, pour l’anniversaire de La Tour du Crieu par exemple. On exporte notre savoir faire, on créer un réseau et on s’élargi.

Mairie : Merci Laurent Simonet.